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Physiologie du système Cranio-Sacral                

  • par Sébastien Thuret Benoist
  • 13 oct., 2017

Le système cranio-sacré se déploie entre le crâne et le sacrum, englobant toutes les structures crâniennes, la colonne vertébrale et le sacrum.

Dans l’axe cranio-sacré on trouve :


- le système nerveux central qui descend la colonne vertébrale jusqu’au sacrum.

-la duremère qui est un système de membranes partant de la glabelle (entre les deux yeux) jusqu’à la pointe du coccyx, formant à l’intérieur du crâne différentes structures (Faux du cerveau, tente du cervelet et faux du cervelet, dure-mère épicrânienne et spinale) protégeant le cerveau et guidant le mouvement de respiration primaire.

-le système fascial qui est un système unitaire des pieds à la tête reliant et englobant toutes les structures du corps véhiculant les informations de formes, de fonctions et de perception.

-le liquide céphalorachidien qui est produit dans le SNC par les plexus choroïdiens des ventricules intracérébraux et qui s’écoule jusqu’à la base du sacrum. Il s’échappe dans la circulation systémique en suivant la membrane des fibres nerveuses à leur sortie de la colonne vertébrale et les fibrilles du collagène dans les fascias, participant à la fluidité générale que l’on peut sentir dans tout le corps.

-les os du crâne, de la colonne vertébrale et du bassin tous reliés les uns aux autres par leurs articulations et les membranes.

Le système cranio-sacré est comme un collier de perles, si l’on a une tension excessive dans le fil reliant les perles (la dure-mère) on trouve un manque de mobilité générale et des douleurs liées aux nerfs sortant de cet axe pour aller remplir leurs fonctions à différents niveaux.
On peut donc avoir des problèmes de douleurs articulaires (vertèbres et articulations), des problèmes digestifs, thoraciques, respiratoires, des céphalées ou des douleurs projetées des différentes structures du corps.

Physiologie du mouvement cranio-sacré :

 Qu’est-ce qui anime notre corps ?

On retrouve dans beaucoup de traditions et de systèmes thérapeutiques, le concept d’une énergie vitale animant le corps. C’est le Qi chinois, le Prana de l’Ayurveda ou le souffle de vie de la tradition amérindienne ou biblique.
Toute forme de vie à un mouvement interne propre et rythmique que l’on peut mesurer chez les hommes, les animaux et les plantes.

Il s’agit de mouvements subtils, que l’on mesure dans différents systèmes physiologiques, au niveau des cellules gliales (mise en évidence par Khale) par exemple créant un rythme de respiration du système nerveux central.

L’onde de Traube-Hering Mayer, donnant naissance au Mouvement de Respiration Primaire des ostéopathes. Le corps fonctionne comme un transformateur, il reçoit cette énergie et l’exprime dans les rythmes de respiration primaire (différente de la respiration pulmonaire qui est considérée comme secondaire).

Depuis des générations, les kinésithérapeutes, les ostéopathes, thérapeutes Cranio-sacrés et autres praticiens reconnaissent ces rythmes et s’en servent d’outils de diagnostique et de traitement dans leurs soins quotidiens.

Mouvements principaux définis par la thérapie Cranio-sacrée biodynamique :

-le MRP ou Mouvement de Respiration Primaire avec un rythme de 6 à 14 cycles par minute. C’est un rythme qui exprime un traumatisme physique direct et non résolu, comme un choc, une chute, une entorse, une intoxication, etc..

-la marée moyenne avec un rythme de 2,5 cycles par minute donne une information plus profonde sur la santé de la personne, c’est une circulation fluide permettant de trouver quelle partie du corps est la plus restreinte.

-La grande marée qui a un rythme de 100 secondes par cycles est
un rythme plus lent et plus profond permettant au corps de ressentir la globalité de son identité . 

-La fontaine de vie est un rythme plus énergétique qui coule du bas en haut de la colonne vertébrale et sur les cotés du corps, comme un mouvement de fontaine. Ce rythme indique un corps sain ou l’énergie vitale circule bien.

Nous trouvons aussi un autre phénomène qui n’est pas vraiment un rythme, c’est le silence dynamique. C’est un retour à la sensation profonde de l’être, au silence, c’est un instant de potentialité d’expression du tout. Un moment où le temps se suspend, permettant au corps de retrouver son potentiel vital.

Principales fonctions du système nerveux :

Le système nerveux est l’organe de sensation de notre être, c’est grâce à ce système que nous sommes en interaction avec notre environnement via les organes des sens. Il régule toutes les fonctions essentielles à notre survie. C’est un organe extrêmement sensible permettant de ressentir les variations même les plus subtiles de notre environnement. Tout le monde capte plus ou moins la même quantité d’information, ce qui change d’une personne à l’autre c’est l’intégration et l’interprétation de ces stimuli.

Ce système se divise en plusieurs parties, on trouve le Système Nerveux Central (SNC) contenu dans le cerveau et la moelle épinière, et le système nerveux périphérique (SNP) qui correspond au reste de la structure nerveuse.

Dans le SNP on a une partie motrice et une partie sensitive qui se divisent en système nerveux somatique et autonome.

Les parties motrices sont responsables du mouvement du corps et des viscères de façon volontaire ou non.

Les parties sensitives ramènent au SNC les différentes informations émises par les fibres nerveuses en réactions à l’environnement externe ou interne.

Le système somatique est principalement composé de fibres nerveuses à conduction rapide permettant une intégration rapide des informations.

Le système autonome va ensuite répondre aux stimuli de façon reflex plus ou moins archaïque suivant la teneur du stimulus ou le danger de l’environnement.

Le système sympathique va nous permettre de nous adapter aux contraintes de l’environnement ou de faire face à des agressions par la fuite ou le combat. C’est le système du stress et de la performance physique. Après une phase d’excitation ce système doit être régulé et la tension déchargée afin de retrouver un équilibre et de permettre au corps de se régénérer par l’action du système parasympathique.

Le parasympathique est actif pendant les phases de régénération, de repos, de relaxation, de détente et de digestion. Lorsque le sympathique ne peut pas décharger les tensions il arrive que le parasympathique ne puisse plus remplir ses fonctions et on trouve des pathologies viscérales ou de tensions excessives par manque de la phase de récupération.

Si la sollicitation est trop importante, on trouve alors des pathologies plus lourdes d’inhibition de l’action de certain organes digestifs, endocriniens, et immunitaire, dépression nerveuse et autre troubles viscéraux important. Ces deux systèmes sont antagonistes et agonistes en même temps, ils fonctionnent en équilibre et en harmonie. Il est impératif pour être en bonne santé d’avoir des phases d’action et de repos profond.

Le système nerveux fonctionne avec le système immunitaire et le système endocrinien.
Un stress prolongé peut induire, entre autre, une chute des défenses immunitaires ainsi qu’un déficit des fonctions hormonales.

Mémorisation et réactivation des traumatismes

Dans le SN :

Le système nerveux est capable de mémoriser certaines expériences négatives dans les centres d’intégration du cerveau limbique, ou cerveau émotionnel. C’est ce qui nous permet de savoir que la flamme brûle et de ne pas répéter l’expérience d’y mettre le doigt.

Quand un traumatisme est mémorisé, il est présent sous forme latente et peut s’exprimer de nouveau si les stimuli de l’environnement rappellent l’événement traumatisant.

Les aires associatives, dans les lobes frontaux et temporaux sont capables de coupler différentes informations et d’associer ces informations entre elle.

Toute stimulation rappelant de près un traumatisme ou une expérience négative déjà vécue va mettre en tension le système nerveux.

La réactivation du trauma va remettre la personne dans une position analogue au traumatisme initial même si ce traumatisme est très ancien et complètement inconscient.


Par exemple : un traumatisme cervical de naissance va se réactiver à chaque fois que la personne se retrouve face à un évènement qu’elle ne maitrise pas et dans lequel elle sent une pression importante de nature mal connue. Cette situation peut donner une cervicalgie, une névralgie occipitale ou une difficulté d’adaptation chronique dans ce genre de situations menant la personne à des réactions mal contrôlées.

Dans le fascia :

Les fibres élastine et collagène du fascia sont des cellules qui permettent au tissu de retrouver sa forme initiale après avoir été sollicité de façon mécanique.
Ces fibres suivant leur concentration vont donner plus ou moins de résistance ou de résilience au tissu.

Ce tissu est une mémoire de structure et de forme, lorsqu’il est trop sollicité, il se fibrose et perd de la souplesse.

Il mémorise les contraintes comme un étirement excessif ou une compression et lorsqu’une autre sollicitation se produit la structure pourra exprimer l’événement aussi à l’endroit de la sollicitation initiale. Certaine études (Mae Wan Ho, The rainbow and the worm) démontrent qu’une communication très rapide peut s’établir dans le fascia via les liaisons d’hydrogène, faisant de ce système une unité de fonction au long cours. La sollicitation d’une zone du fascia entraine des réactions dans tout le système amenant de façon reflex l’inflammation d’une zone traumatisée parfois des années plus tôt.

Reprenons l’exemple de la personne souffrant d’un trauma cervical de naissance, si elle se tord une cheville cela peut mettre en tension toute la chaine structurelle et provoquer des douleurs cervicales apparemment sans relation avec la cheville... Le corps est une unité de fonction.

Le tissu fascial est un élément essentiel de cette unité car il englobe et fait parti de toutes les structures corporelles, il véhicule les informations immunitaires et nerveuses et prévient la propagation des infections. Il est aussi l'organe de l'interoception, notre capacité à percevoir les messages du corps.  Cette entité essentielle du corps est d’une importance capitale au maintient de la santé et du bien-être.

C’est le tissu fascial, à travers sa fluidité, qui véhicule les rythmes de respiration primaires permettant de trouver les différentes zones en restriction

Comment fonctionne la thérapie Craniosacrée : 

Par l’écoute des mouvements profonds, le praticien expérimenté, arrive à situer les endroits congestionnés, fibrosés ou en manque de réponses dans le corps.

Puisque que c’est la même énergie qui maintient le blocage et qui permet à la structure de fonctionner harmonieusement, nous pouvons rééquilibrer le système et ramener une circulation de l’énergie vitale en invitant la reprise du mouvement de respiration primaire.

Si le corps crée un blocage c’est une façon de communiquer un mal être dû à une situation difficile à vivre, physiquement ou symboliquement, cela peut-être la même chose.
Cette situation n’est pas forcément consciente et peut fortement perturber le système dans ses fonctions.

Pourquoi se fait-on mal aux mêmes endroits et pourquoi reproduisons nous le même schéma d’expériences ?

Si un traumatisme n’est pas réglé, qu’il soit physique ou psychologique, nous aurons tendance à rechercher inconsciemment des situations afin de pouvoir dissiper les tensions stockées lors du ou des traumas initiaux ; mais souvent le manque de ressources vitales nous empêche cette dissipation et nous renforçons le traumatisme.

Lorsque le problème se résout la personne change son comportement, elle ne cherche plus les situations propices à l’expression de ses traumatismes.
Elle devient plus sensible à son propre fonctionnement inconscient et par conséquence à son environnement.

Le but de la TCSB est de donner aux patients plus de control sur leur vie et sur leur santé en leur permettant une prise de conscience profonde des schémas perturbateurs.

Aider les gens à devenir ce qu’ils doivent être, leur donnant les moyens d’une vie plus saine et plus harmonieuse est le but de la thérapie Cranio-sacrée biodynamique.


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